Comment choisir un praticien ?

GÉNÉRALITÉS

Plus d’un français sur 3 s’est déjà posé cette question. Le choix d’un praticien en approches complémentaires n’est pas aisé. Il se fait le plus souvent de bouche à oreilles. Un proche ou un professionnel vous a parlé d’une personne qui l’a soulagé et vous pensez donc qu’elle pourrait vous aider.

C’est tout à fait compréhensible. Sans minimiser l’importance d’un tel retour d’autres informations peuvent vous assister dans ce choix, optimisant ainsi votre parcours de soins. Le médecin généraliste est la clé de voûte de ce parcours. Il peut vous orienter selon votre problématique et vos préférences.

Le choix d’une pratique comme celui d’un praticien mérite d’être réfléchi. Et un échange avant la consultation vous permettra de recueillir un certain nombre d’informations, dont certaines doivent vous alerter.

AVANT TOUTE CHOSE

Les raisons invoquées pour consulter un praticien en approches complémentaires sont nombreuses. L’avis d’un médecin généraliste sera d’une grande aide dans la plupart des cas. Certaines thérapeutiques éprouvées scientifiquement pourraient ainsi vous être proposées sans préjuger que vous consultiez ou non un praticien par la suite. Vous pourrez lui demander si certaines interactions existent avec les traitements qui vous ont été prescrits, ou s’il existe des précautions à prendre au vu de votre histoire clinique. Votre médecin pourra par ailleurs vous orienter vers des professionnels avec qui il a déjà travaillé ou échangé. Le dialogue peut sembler parfois difficile. Mais l’absence de communication entre patient et médecin concernant ces pratiques est aujourd’hui considérée comme une situation des plus à risques.

CHOISIR UNE PRATIQUE

Le choix de se porter vers une pratique plutôt qu’une autre se base sur plusieurs critères. Le type d’approche est souvent déterminant. Certaines personnes privilégient le dialogue, d’autres le toucher. La préférence du patient prend ici toute son importance. On se porte souvent sur une discipline en fonction de nos expériences passées ou de celles de notre entourage. La proximité avec notre domicile ou notre lieu de travail est importante. D’autres critères plus objectifs peuvent également être pris en compte. Le choix peut être fonction du niveau de preuve associé à la pratique.

L’INSERM a justement évalué l’efficacité et la sécurité de plusieurs d’entre elles : kinésiologie, sophrologie, hypnose, etc. Il est aussi possible de s’orienter ou non vers une pratique réglementée : acupuncture, ostéopathie, chiropraxie, etc. Nous pouvons enfin choisir une approche selon qu’elle soit ou non remboursée par l’Assurance Maladie ou notre organisme de complémentaire santé.

CHOISIR UN PRATICIEN

Le choix du praticien est le plus délicat. Le bouche-à-oreille est souvent la règle. Des sites internet se sont spécialisés dans le recensement des praticiens toutes approches confondues. Leurs listes ne sont néanmoins pas exhaustives et leurs critères de sélection méritent d’être soigneusement examinés.

Des listes de praticiens peuvent être recherchées auprès des professionnels de santé, des organismes de complémentaire santé, ou auprès d’organisations professionnelles regroupant les praticiens d’une même discipline.

Certaines pratiques sont réglementées et nécessitent l’obtention d’un diplôme reconnu par l’État. On observe pour d’autres pratiques la mise en place d’examens réalisés par des pairs (des praticiens n’ayant pas de lien commercial avec l’étudiant). Enfin certains diplômes ne sont décernés que par des écoles de formation. Il est dans chacun de ces cas intéressant de se renseigner sur les savoirs, savoir-faire et savoir-être requis pour l’obtention de ces diplômes, et le nombre d’heures de formation associé. Nous pouvons enfin choisir ou non de nous orienter vers un praticien avec une formation initiale de profession de santé.

LES PREMIERS TEMPS D'ÉCHANGE

De nombreuses questions peuvent être posées avant le début d’une consultation ou d’un atelier. Celles-ci vous éclaireront tant sur la pratique que sur le praticien. En l’absence de réglementation la vigilance et la recherche de sécurité sont de mise. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive de questions potentielles :

  • Quel est le coût de la consultation et/ou du traitement ?
  • Quelle est la durée de la consultation et/ou du traitement ?
  • Des personnes ne doivent-elles pas suivre ou prendre le traitement du fait par exemple d’une pathologie ou d’un traitement concomitant ?
  • Quelle est l’expérience du praticien concernant ma pathologie ?
  • Quels sont les effets secondaires et potentiellement indésirables de l’intervention ?
  • Y a-t-il des prérequis pour suivre le traitement ?
  • Le praticien a-t-il mis en place un système de suivi de l’intervention ? Quelle est le conduite à tenir en cas de problème à la suite de la consultation et/ou du traitement ?
  • Quelles qualifications et formations (dont le nombre d’heures de formation) avez-vous ? (une preuve écrite peut être demandée)
  • Adhérez-vous à une organisation professionnelle et/ou un registre ? (une preuve écrite peut être demandée)
  • Êtes-vous assuré pour l’exercice de votre profession ? (une preuve écrite peut être demandée)
  • Avez-vous des références écrites ?
  • Seriez-vous d’accord pour collaborer avec mon médecin traitant ?

SIGNAUX D'ALERTE

Il conviendra d’être d’autant plus vigilant si la discipline n’est pas réglementée et si le praticien n’est pas professionnel de santé. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive de signaux d’alerte. N’hésitez pas à saisir la MIVILUDES en cas de problème.

  • le praticien ne demande pas quels sont vos antécédents ou vos traitements actuels.
  • le praticien considère son traitement comme miraculeux.
  • le praticien vous incite à arrêter un traitement.
  • le praticien vous incite à vous isoler et tient un discours antisocial.
  • le praticien demande des tarifs exorbitants.

SOURCES